Les bus sont des moyens de transport essentiels, utilisés quotidiennement par des millions de personnes dans le monde. Bien qu’indispensables au quotidien, ces transports en commun  restent confrontés à une problématique de sécurité importante, en particulier lors des arrêts. Ces moments, où les passagers montent et descendent, représentent des zones à risque, où les accidents restent fréquents et souvent graves.

                                                                                                                                                                           

          30% des accidents de bus à l’arrêt ou manœuvre                    200 accidents / an liés à l’embarquement ou débarquements                       10 à 15% blessés graves

Statistiques sur les Incidents

Les arrêts de bus sont des zones à risques. Selon des études européennes, environ 30 % des accidents impliquant des bus se produisent lors des arrêts ou des manœuvres de stationnement. En France, on recense en moyenne 200 incidents par an directement liés à l’embarquement et au débarquement des passagers, avec des blessures graves dans 10 à 15 % des cas.

Ces accidents peuvent impliquer des piétons, des passagers ou d’autres véhicules. Par exemple, les collisions avec des cyclistes ou des voitures dépassant un bus à l’arrêt sont fréquentes. Les passagers eux-mêmes sont aussi vulnérables, en particulier les personnes âgées, les enfants et les personnes à mobilité réduite.

Problématiques Rencontrées

Les arrêts de bus, bien que essentiels dans les transports urbains, sont souvent le lieu de divers incidents dus à des problématiques spécifiques. Voici quelques-uns des principaux facteurs qui contribuent à ces incidents :

  • Les angles morts

Les bus, en raison de leur taille et de leur conception, ont des angles morts importants. Les conducteurs ne peuvent pas toujours voir les piétons ou les cyclistes qui se trouvent à proximité du bus, notamment lors de manœuvres comme le départ d’un arrêt. Ces angles morts augmentent le risque de collision ou d’accident, en particulier dans les zones à forte affluence​

  • Les manœuvres délicates

Les arrêts de bus sont souvent situés dans des zones de circulation dense, notamment en centre-ville. Les conducteurs doivent fréquemment effectuer des manœuvres complexes, ce qui accroît les risques d’accident, surtout lorsqu’ils doivent se réinsérer dans le trafic ou naviguer dans des espaces restreints. La gestion de ces mouvements dans des espaces limités est rendue encore plus difficile par la présence de nombreux autres véhicules​

  • Les bus bondés et la circulation autour des arrêts

Lorsque les bus sont surchargés, la gestion des flux de passagers pendant l’embarquement et le débarquement devient plus difficile. Cela peut entraîner des bousculades, des chutes ou des blessures, notamment aux heures de pointe. Les passagers peuvent également avoir du mal à entrer ou sortir du bus en toute sécurité, augmentant le risque d’incidents​

  • Le non-respect des règles par les autres usagers

Un autre problème fréquent est le non-respect des lois par les autres usagers de la route. Certains conducteurs ne cèdent pas la priorité aux bus lorsqu’ils quittent un arrêt, ou dépassent les bus de manière dangereuse alors que ceux-ci sont à l’arrêt, créant des situations à haut risque pour les passagers qui montent ou descendent​

Les mesures de sécurité en place

Des règles et régulations en vigueur

Les gouvernements ont mis en place plusieurs réglementations pour améliorer la sécurité aux arrêts de bus :

  • L’interdiction de dépasser les bus à l’arrêt : Dans de nombreuses régions, il est illégal de dépasser un bus en train de faire monter ou descendre des passagers. Cette règle est particulièrement stricte près des écoles, où les enfants sont souvent présents. Le non-respect de cette réglementation peut entraîner des sanctions pour les conducteurs, contribuant ainsi à protéger les usagers vulnérables​
  • L’interdiction de traverser devant un bus à l’arrêt : Dans de nombreuses législations, il est strictement interdit de traverser la rue devant un bus à l’arrêt, afin de protéger les passagers qui montent ou descendent. Cette règle vise à éviter les accidents dus à la visibilité réduite du conducteur, qui peut ne pas voir les piétons qui s’engagent dans la circulation.
  • Des zones de sécurité : Des zones spécifiques pour les arrêts de bus sont souvent délimitées par des marquages au sol, créant des espaces sûrs pour les passagers. Ces zones permettent de signaler aux autres usagers de la route qu’ils doivent ralentir et faire attention à la présence de personnes montant ou descendant du bus​
  • Une vitesse réduite aux abords des arrêts : En milieu urbain, des limitations de vitesse strictes sont appliquées aux abords des arrêts de bus pour minimiser les risques d’accident. Ces régulations visent à protéger les passagers lors de leur montée ou descente et à réduire la gravité des incidents en cas de collision​

Des équipements de sécurité installés sur les bus

Les bus modernes sont équipés de plusieurs dispositifs pour améliorer la sécurité des passagers :

  • Des caméras de surveillance : Les bus modernes sont souvent équipés de caméras de surveillance à l’intérieur et à l’extérieur, permettant au conducteur de mieux gérer les angles morts et de surveiller le comportement des passagers. Cela contribue à une meilleure gestion de la sécurité, notamment dans les zones où la visibilité est limitée​
  • Des systèmes de détection des angles morts : Ces capteurs aident à détecter les piétons ou les cyclistes dans les zones invisibles pour le conducteur, réduisant ainsi les risques de collisions lorsque le bus est à l’arrêt ou en mouvement​
  • Des rampes d’accès et planchers bas : Ces dispositifs facilitent l’accès des personnes à mobilité réduite, réduisant les risques de chutes et améliorant l’accessibilité générale des bus pour tous les passagers​
  • Un signal sonore et visuel : Lorsqu’un bus s’arrête, un signal sonore et visuel est souvent activé pour alerter les autres usagers de la route. Cela aide à prévenir les accidents en avertissant les

La formation du personnel….

La formation des conducteurs joue un rôle crucial dans la prévention des accidents. Ces formations incluent :

– Une sensibilisation aux risques spécifiques des arrêts. Cela signifie qu’il doivent connaître les dangers liés aux angles morts et aux manœuvres délicates.

– La gestion des passagers : Ils intègrent des techniques pour garantir une montée et une descente sécurisée des passagers, en particulier dans les bus bondés.

– L’ intervention en cas d’urgence : Les conducteurs apprennent des gestes à adopter en cas d’accident ou de malaise dans le bus.

…. Et des usagers

Les usagers des transports publics sont également sensibilisés à la sécurité, notamment à travers des campagnes d’information régulières, des affiches et des messages dans les bus et aux arrêts. Ces initiatives visent à rappeler l’importance de respecter les règles de sécurité, comme ne pas traverser devant un bus à l’arrêt, afin de prévenir les accidents. Des actions de sensibilisation sont également menées dans les écoles et les lieux publics pour encourager une meilleure vigilance, en particulier auprès des enfants et des personnes vulnérables.

Les perspectives d’avenir

Les évolutions possibles des normes de sécurité

Les gouvernements et les organismes de transport continuent d’évaluer les risques et d’ajuster les normes de sécurité pour les arrêts de bus. Parmi les évolutions envisagées voici celles qui ressortent le plus :

Les zones d’arrêt surélevées, aussi appelées « quais bus » ou « bordures à niveau », sont des aménagements qui visent à faciliter l’accessibilité des bus en alignant davantage le véhicule avec le trottoir. Ces dispositifs permettent de réduire ou d’éliminer l’écart entre la porte du bus et le trottoir, ce qui facilite l’embarquement et le débarquement, notamment pour les personnes à mobilité réduite, les personnes âgées, ou celles avec des poussettes.

On retrouve différents types de zones surélevées :

  • Des quais préfabriqués : Ce sont des modules placés directement à la hauteur des portes de bus, souvent utilisés pour des installations temporaires ou dans des environnements à espace restreint.
  • Des bordures de trottoir modifiées : Un aménagement permanent où la hauteur du trottoir est augmenté de manière progressive pour correspondre à la hauteur des portes du bus.

Les zones de bus piétonnières sont des espaces aménagés autour des arrêts de bus où la circulation automobile est restreinte ou interdite, offrant un environnement sécurisé et accessible aux piétons. Elles visent à réduire les conflits entre les bus, les piétons et les autres usagers de la route, tout en favorisant un accès plus sûr et agréable aux transports publics. Elles se caractérisent par :

  • Un accès réservé aux piétons et aux bus : L’accès aux véhicules privés est limité ou interdit dans les environs immédiats des arrêts de bus, ce qui donne la priorité aux transports en commun et aux piétons.
  • Un aménagement sécurisé : Ces zones incluent souvent des trottoirs élargis, des passages pour piétons bien marqués et des barrières physiques pour séparer les flux de circulation.
  • Une réduction du bruit et de la pollution : En restreignant l’accès aux véhicules, ces zones peuvent diminuer la pollution sonore et atmosphérique autour des arrêts de bus.
  • Des espaces publics améliorés : Les zones piétonnières peuvent intégrer des bancs, des abris pour les passagers, des zones végétalisées, des éclairages améliorés et d’autres éléments de mobilier urbain pour rendre l’attente plus agréable.

L’impact des nouvelles technologies

Les nouvelles technologies jouent un rôle clé dans la sécurité des transports, en particulier pour les bus en milieu urbain. Voici trois domaines où ces technologies pourraient avoir un impact significatif :

Des véhicules autonomes

Les bus sans conducteur, équipés de capteurs, de radars et de caméras, sont en plein développement et ont le potentiel de transformer la sécurité des transports. Ces véhicules autonomes pourraient réduire les erreurs humaines, notamment lors de manœuvres dangereuses ou dans les zones où les angles morts posent un problème. Grâce à l’intelligence artificielle et aux systèmes de détection avancés, ils peuvent anticiper des obstacles (piétons, cyclistes, autres véhicules) bien plus efficacement que les conducteurs humains, réduisant ainsi les risques d’accidents lors des arrêts​

Des systèmes de freinage automatique

Les systèmes de freinage d’urgence, déjà présents sur certaines voitures, pourraient être généralisés aux bus. Ces systèmes utilisent des capteurs pour détecter un obstacle ou un danger imminent (par exemple, un piéton qui traverse la rue juste devant le bus). En cas de détection, le véhicule freine automatiquement pour éviter une collision, améliorant ainsi la sécurité autour des arrêts de bus. Ces systèmes sont particulièrement efficaces dans les environnements urbains denses, où les interactions imprévisibles entre bus et piétons sont fréquentes​

Des applications mobiles et informations en temps réel

Les applications mobiles qui fournissent des informations en temps réel sur l’affluence dans les bus et l’état des arrêts peuvent également jouer un rôle crucial dans la prévention des situations dangereuses. Par exemple, si un arrêt est particulièrement encombré ou si le bus est plein, les usagers peuvent être avertis à l’avance et ajuster leurs déplacements, évitant ainsi la cohue et les comportements dangereux lors de l’embarquement. Ces applications peuvent aussi intégrer des fonctions de géolocalisation et de navigation pour guider les passagers vers des arrêts plus sûrs ou moins fréquentés​

V2X (Vehicle-to-Everything)
Le V2X (communication véhicule-à-tout) permet aux bus de communiquer avec leur environnement, y compris les autres véhicules, les piétons et les infrastructures. Grâce à cette technologie, un bus peut avertir les véhicules et piétons de sa présence lorsqu’il s’arrête, réduisant ainsi les risques d’accidents. Le V2X améliore la sécurité en facilitant l’échange d’informations en temps réel, permettant une meilleure gestion des manœuvres et une prévention accrue des incidents aux arrêts de bus.

Exemples de pratiques réussies dans différentes villes

Certaines villes ont adopté des pratiques novatrices pour sécuriser les arrêts de bus, en s’appuyant sur des technologies et des aménagements spécifiques. Voici quelques exemples réussis :

Paris : Un système d’arrêts « à la demande » permet aux passagers de descendre entre deux arrêts prédéfinis, en particulier la nuit, réduisant les risques d’accidents dans des zones moins sécurisées.

Londres : Des caméras embarquées sur les bus surveillent les comportements des véhicules aux arrêts, sanctionnant ceux qui ne respectent pas la priorité des bus, ce qui réduit les incidents et améliore la sécurité des passagers.

Copenhague : Des arrêts surélevés facilitent l’accès, notamment pour les personnes à mobilité réduite, en alignant les quais avec les portes des bus pour éviter les chutes et améliorer l’efficacité du transport.

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