A person in a wheelchair enjoying a comfortable ride on a public bus transportation

La mobilité est un pilier de notre société, influençant nos vies et rythmant notre quotidien. Bien qu’elle soit un droit universel, elle est confrontée à une réalité préoccupante : 7 millions de Français rencontrent des difficultés en termes de mobilité. Cette inégalité de mobilité affecte un large éventail de citoyens, en particulier les plus vulnérables, et freine le développement économique et social des territoires.

Ce défi suscite de profondes réflexions et se positionne au cœur des préoccupations de la société actuelle. Cette problématique nécessite donc de nouvelles réponses à l’échelle tant sociétale que territoriale.

Qu’est-ce la mobilité inclusive ?

La mobilité inclusive, ou mobilité solidaire, vise à rendre les déplacements accessibles à tous, notamment aux personnes vulnérables économiquement ou socialement. En France, 1/3 de la population rencontre des difficultés de mobilité, ce qui menace leur inclusion sociale. Parmi les jeunes et les personnes socialement fragiles, 1 personne en insertion sur 2 a déjà refusé un emploi ou une formation à cause de problèmes de mobilité. C’était de plus 21 % des personnes handicapées qui étaient au chômage en 2015, en raison de l’absence de solutions de mobilité adaptées, les empêchant de se rendre sur leur lieu de travail.

La mobilité inclusive s’efforce de répondre à ces défis en adaptant les infrastructures pour les personnes à mobilité réduite, en améliorant l’accès à l’information pour les analphabètes, et en fournissant des aides financières aux personnes précaires. Cette initiative vise à rétablir l’autonomie des personnes ayant des déficiences physiques ou cognitives, qui sont encore davantage affectées par les obstacles sociaux et financiers.

Les seniors sont également touchés, avec 5 millions d’entre eux déclarant rester souvent plus de 24h d’affilée chez eux par soucis de simplicité. Les inégalités de mobilité varient aussi selon les territoires, les temps d’accès aux services essentiels pouvant varier du simple au triple en fonction de la densité de population des communes. En résumé, la mobilité inclusive cherche donc à garantir que chacun puisse accéder aux déplacements quotidiens nécessaires, favorisant ainsi une société plus équitable.

Les enjeux de la mobilité inclusive dans le domaine du transport

La Loi d’Orientation des Mobilités, instaurée fin 2020, vise à encourager les particuliers et les entreprises à adopter des modes de transport plus durables et moins polluants. L’un des objectifs de cette loi est de promouvoir une mobilité plus inclusive et accessible, notamment pour les « personnes en situation de vulnérabilité économique ou sociale ainsi que des personnes en situation de handicap ou dont la mobilité est réduite ».

Les enjeux de la mobilité inclusive sont nombreux :

  • Répondre à l’enjeu de connectivité des territoires :

Problèmes de mobilité généralisés : Selon le Laboratoire de la Mobilité Inclusive (LMI), environ 7 millions de personnes en France rencontrent des problèmes de mobilité, soit 20 % de la population en âge de travailler. Ce chiffre montre l’enjeu majeur qu’est la mobilité, et l’inégalité sociale face à ce droit.

Disparités géographiques : Les offres de mobilité varient considérablement selon la zone géographique. Une personne vivant en milieu urbain bénéficie de plus d’options pour se déplacer qu’une personne en zone rurale, qui peut avoir des difficultés à rejoindre son lieu de travail.

Accessibilité pour les personnes handicapées et les seniors : Les infrastructures sont souvent inadaptées aux personnes à mobilité réduite, et les aménagements du territoire ne permettent pas toujours des déplacements faciles pour ceux en fauteuil roulant ou pour les personnes malvoyantes. De plus, 5 millions de seniors déclarent ne pas sortir de chez eux pendant 24 heures d’affilée en raison du manque d’options de mobilité adaptées.

 

  • Répondre aux enjeux économiques :

Impact sur les travailleurs aux revenus modestes : Les travailleurs en difficulté financière sont particulièrement touchés par l’immobilité. Ils occupent souvent des emplois peu qualifiés nécessitant des déplacements fréquents et complexes, tout en disposant de moins de moyens pour se déplacer.

Difficultés des jeunes en situation de précarité : Les jeunes socialement et financièrement vulnérables peinent à obtenir leur permis de conduire, ce qui complique leur recherche d’emploi. Il est crucial d’inclure des mesures pour aider ces jeunes à se déplacer, favorisant ainsi leur insertion socioprofessionnelle.

Enjeux économiques : Le manque de mobilité peut aggraver les vulnérabilités et freiner l’insertion professionnelle. De nombreuses entreprises rencontrent des difficultés à pourvoir certains postes en raison des problèmes de mobilité des candidats.

 

Les actions vers une mobilité plus inclusive

En France, la mobilité inclusive est un enjeu actuel conscient concernant la prise de transport, notamment en vue de l’urgence climatique actuelle. Rendre plus accessible tous les transports en commun permettrait non seulement aux personnes vulnérables économiquement ou socialement de pouvoir mieux se déplacer, mais également de favoriser la prise des transports en commun et diminuer l’emprunt de la voiture personnelle, qui représente 60% des trajets domicile travail pourtant de moins de 5km. Pour cela, plusieurs initiatives et mesures ont été mises en place :

-Des réglementations en faveur de la mobilité inclusive

En matière de politique et de planification, la France a mis en place des normes et des réglementations pour garantir l’accessibilité des transports publics. La loi sur l’égalité des droits et des chances impose déjà des standards d’accessibilité, tandis que le Schéma Directeur d’Accessibilité et l’Agenda d’Accessibilité Programmée obligent les autorités à élaborer des plans d’amélioration. D’autres telles que la loi n° 2005-102, 2015-988 ou 2019-1377 imposent depuis des années des conceptions adaptées vis-à-vis des infrastructures et des transports publics pour répondre aux besoins des personnes à mobilité réduite. Des associations de personnes handicapées sont aussi régulièrement consultées pour s’assurer que les services de transport répondent aux besoins réels des utilisateurs, garantissant ainsi une planification inclusive et participative. Ainsi, l’État a initié l’adaptation complète des services et des infrastructures pour répondre aux nouveaux besoins en mobilité.

-Les services de transport à la demande :

Ce sont des services de transport public organisés par les autorités organisatrices de la mobilité ou les régions. L’usager prévoit et réserve son déplacement à l’avance, généralement la veille ou jusqu’à 1h avant, selon les services. L’itinéraire peut être optimisé selon les besoins des usagers, qui doivent souvent se rendre à un point de passage du véhicule à la demande.

-Les services de transport d’utilité sociale :

Un service de transport organisé exclusivement par des associations qui facilite le quotidien de ceux qui en bénéficient en les amenant chez le médecin, faire leurs courses, voir leurs proches, etc. Outil de solidarité locale, cet accompagnement contribue à renforcer les liens sociaux.

-Les plateformes d’accompagnement à la mobilité :

Ces plateformes mènent des actions d’information et d’accompagnement individuel aux déplacements afin d’aider les personnes à se déplacer de manière autonome. Elles peuvent être mises en place par des associations, des services de collectivités, des entités du service public de l’emploi, des structures sociales ou d’insertion.

-Une accessibilité physique des transports :

La majorité des bus sont désormais équipés de rampes d’accès, de planchers bas et d’espaces réservés pour les fauteuils roulants. Dans les trains et les métros, les rames sont progressivement adaptées avec des portes larges et des espaces réservés. Les stations et les arrêts sont également modernisés avec des ascenseurs, des escalators et parfois des signalétiques adaptées en braille pour les personnes malvoyantes.

-Un service personnalisé :

Certains transports en commun français incluent une assistance aux voyageurs, avec du personnel formé pour aider les personnes ayant des besoins spécifiques tout au long de leur déplacement. Par exemple, les services d’accompagnement pour les personnes âgées ou handicapées, sont aujourd’hui beaucoup proposés.  De plus, une flexibilité tarifaire est largement proposée, avec des forfaits bus et trains adaptés aux étudiants, chômeurs en recherche d’emploi, personnes à revenus modérés, … Ces tarifs sont ajustés pour être plus abordables, facilitant ainsi l’accès à la mobilité pour les personnes à faibles revenus.

-Des rendus en temps réel :

Pour offrir des solutions flexibles et adaptées aux personnes ayant des difficultés à utiliser les transports, de nombreuses applications mobiles, telles que Google Maps, SNCF ou Mon RER A, permettent de planifier des trajets accessibles en fonction des besoins des utilisateurs. Ces applications fournissent des informations en temps réel sur l’accessibilité des stations et des véhicules, ainsi que sur l’affluence des transports, permettant ainsi aux utilisateurs de choisir l’option la plus adaptée pour eux.

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